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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

petit nombre de tableaux, comme je l’ai fait à propos des classiques, romantiques, peintres de guerre ou de genre, et en demandant ces tableaux à un seul artiste, parce qu’éloigné pendant près de cinq ans de mon pays, je n’ai pas pu connaître les autres, je fais réserve expresse, en faveur de qui de droit, des titres acquis et des éloges mérités.

On a dit de Courbet qu’il ne faisait que continuer le naturalisme hollandais. Cela est vrai dans une certaine mesure ; ce serait un préjugé fâcheux contre Courbet s’il ne descendait de personne, s’il ne continuait rien dans l’humanité. Mais Courbet est un Français du Jura, non un Hollandais du Zuyderzée ; il est né catholique et n’a rien du protestantisme ; ajoutez que depuis l’époque où fleurirent les grands peintres de la Hollande et de la Flandre, Rembrandt, van der Helst, Téniers, etc., le monde a vu se succéder bien des hommes, bien des idées et bien des événements. Nous avons eu le siècle de Louis XIV et celui de Voltaire ; la philosophie allemande et la Révolution. Nous avons eu, en peinture comme en politique, cette longue rétrogradation de 1799 à 1863, assaisonnée de romantisme, d’éclectisme, de socialisme, de chauvinisme, d’épicurisme, de lâcheté profonde et de vénalité universelle. Il est impossible que nous ne retrouvions pas quelque chose de tout cela dans les œuvres du maître franc-comtois ; et ceux qui lui reprochent, ainsi qu’à