pas oublier non plus que la richesse est aussi un élément esthétique ; que c’est par ce côté que l’art et l’industrie fraternisent ; que le bien-être est tout aussi difficile à créer que l’idéal et que, sous ce rapport, des artistes déroutés, rêvant fortunes rapides au moyen de leurs bilboquets, ont quelque chose à apprendre des industrieux.
Résumons ce chapitre.
La décadence continue de l’art, en France, depuis la Révolution, décadence reconnue par les hommes les plus compétents, n’a point pour cause une diminution du sentiment esthétique dans la société, ni, à plus forte raison, un affaiblissement du génie artistique. L’opinion de M. Chenavard à ce sujet, opinion renouvelée de celle des anciens sur la défaillance progressive de l’humanité, est radicalement fausse, démentie par les faits mieux observés, et en soi contradictoire.
La cause de cette décadence, propre à notre époque, et plus sensible dans la nation française que partout ailleurs, est due, en premier lieu, à l’irrationalité générale des œuvres d’art ; secondement, à ce que les artistes modernes, continuant à travailler d’après l’idéalisme antique sans en avoir le sentiment, ont perdu en outre la puissance de collectivité qui éleva si haut les talents antérieurs ; enfin, au progrès comparatif de la science, de la législation, de la philosophie et de