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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

gér qu’il était le poëte national, de M. Thiers l’historien national. Est-ce donc là le régénérateur qu’appelle notre détresse, l’artiste de génie, philosophe, qui doit nous relever de notre décadence en unissant par un pacte indissoluble la vérité, la morale et l’art ; l’homme prédestiné, enfin, à substituer aux écoles symboliques, idolâtriques, spiritualistes et fantaisistes du passé, écoles maintenant épuisées et jugées, l’école impérissable, toujours jeune et toujours féconde, rationnelle et concrète autant qu’idéale, de l’éducation de l’humanité ? Quelle folie ! Horace Vernet, le plus superficiel des peintres, ce qui explique son incroyable productivité, devenu spécialiste par indifférence pour toute idée ; Horace Vernet, l’illustrateur en titre de notre brave armée, le portraitiste préféré des camps, qui de son art a fait une dépendance de l’école militaire, Horace Vernet, le chef de la rénovation esthétique, le promoteur, de l’art nouveau, humain, sans héros comme sans idoles !. Risum teneatis ! Pourquoi pas plutôt M. Émile Marco Saint-Hilaire ?

M. Horace Vernet dit de lui-même :

« J’ai joué mon rôle : il faut songer à fermer boutique. Je sais ce qui manque à mes ouvrages, quant à l’idée et quant à l’exécution. Que voulez-vous ? Il faut m’avaler comme je suis ; je n’ai qu’un robinet, mais il a bien.coulé, et quiconque après moi s’avisera de l’ouvrir n’en verra sortir rien de bon. J’ai