J’écrivais en 1858 :
« L’art est la liberté même, refaisant, à sa guise et en vue de sa propre gloire, la phénoménalité des choses ; exécutant (qu’on me passe le mot) des variations sur le thème concret de la nature.
« L’art, ainsi que la liberté, a donc pour matière l’homme et les choses, pour objet de les reproduire en les dépassant, pour fin dernière la justice.
« Pour juger de la beauté des choses, en autres termes, pour les idéaliser, il faut connaître les rapports des choses ; toutefois, si l’art ne peut se passer de cette connaissance ni la contredire, elle ne peut pas non plus le suppléer, et ne l’explique pas tout entier ; il relève encore d’une autre faculté, qui est le sentiment même du beau et de l’art, ou plus simplement le goût.
« Cette dernière proposition contient tous les principes de critique en matière d’art, critique toujours arbitraire en quelque chose. Dans la science, dans le droit,