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ÉVOLUTION HISTORIQUE

et romantiques ne purent parvenir à s’entendre. Les premiers, qui avaient la haute main dans les études, qui occupaient des fauteuils dans lés académies et étaient en possession de diriger le goût public, persistèrent dans leur routine et devinrent de plus en plus insignifiants et ennuyeux. Les autres ne réussirent pas à formuler clairement leur principe, bien moins encore à produire des œuvres supérieures aux anciennes, comme on les avait sommés de le faire. Loin de là, ils se montrèrent, par la nature de leurs prédilections, tout aussi inconséquents et rétrogrades que leurs adversaires. Le moyen âge, qu’on croyait avoir enterré en 89, avec sa féodalité, ses châteaux, ses cathédrales, sa chevalerie, sa langue, ses mœurs,. redevint à la mode : fantaisie compromettante que devait bientôt et cruellement expier la monarchie légitime. Insensiblement les romantiques, poètes, littérateurs et artistes, se faufilèrent à l’Académie : ils en avaient fait assez pour que les juges impartiaux et le gros du public admissent l’utilité d’une transaction. On commença donc à se regarder sans rire ; on se fit des emprunts réciproques. La question n’était pas vidée, puisque l’on ne s’entendait point ; mais l’horizon semblait agrandi, l’art et la littérature rendus plus libres ; de guerre lasse, la polémique tomba. Une nouvelle décadence commençait.

Le calcul, celui de l’astronome comme celui du te-