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ÉVOLUTION HISTORIQUE

comprises, et que c’est pour cela qu’il nous ont légué des œuvres incomparables ; qu’il en est de la beauté comme de la vérité et de la justice, qui ne sont susceptibles ni de plus ni de moins, et vis-à-vis desquelles il est absurde de stipuler des réserves, puisque notre devoir est de nous en approcher le plus possible ; qu’il n’est pas vrai qu’il y ait une poésie et un art des Grecs, une poésie et un art des Barbares, une littérature des anciens et une littérature des modernes ; qu’il n’y a qu’un seul et même art, dans lequel il est donné à chaque nation de réussir plus ou moins, en raison de ses facultés et des conditions de son existence, mais sans qu’on puisse dire pour cela qu’il y ait jamais changement de méthode, d’idéal, de genre ni d’espèce ; que la diversité de la matière ne suffit point à justifier une différence d’écoles, pas plus que de principes ; que les révolutions de l’histoire n’ont nullement pour corollaires une suite de révolutions parallèles dans la littérature et les arts, et que c’est justement ce qui a été démontré par les artistes de la Renaissance, égaux aux Grecs ; qu’abandonner une tradition consacrée par une si longue expérience et tant de chefs-d’œuvre, ce serait précisément rétrograder et, sous prétexte d’actualité, de nationalité, de Variété, de mouvement, d’énergie, d’expression, tomber dans la débauche et substituer au culte de la forme celui de la vulgarité et de la laideur ;qu’au surplus, la nouvelle école n’avait