plus personnel Molière et Voltaire, ce qu’aurait été notre pays si, dès le seizième siècle, nous eussions accepté la Réforme. Et c’est le cas de le redire : l’art qui, dans un fossoyeur, dans un chiffonnier, sait trouver un moyen esthétique et en faire surgir un idéal, est dix fois plus. puissant que celui qui a besoin de têtes olympiennes.
Il faut l’avouer cependant : un doute plane sur l’école hollandaise. L’antagonisme religieux ne fut pas la seule cause qui retarda le développement esthétique ; et l’on se demande,-si Rembrandt et ses successeurs étaient entrés dans la véritable voie, — comment leur action s’est ralentie, comment elle a été si peu comprise dans leur propre pays. L’école hollandaise apparaît aujourd’hui comme terminée dans sa période ; il semble qu’elle ait donné tout son contenu : que faut-il penser de cela ? La production artistique serait-elle sujette à des intermittences ? le sentiment national serait-il épuisé ? ou serait-ce que le protestantisme, simple négation, ne pouvait communiquer à l’esthétique qu’il devait,produire une virtualité de développement qu’il ne possédait pas ? Telle est la question à laquelle, pour l’honneur des principes et pour la justification de l’école même dont nous parlons, je crois devoir donner un mot de réponse.
Les artistes ne discutent guère ; la philosophie, même celle de l’art, n’est point leur affaire, et le premier mot