la nature des choses, et toute l’histoire en rend témoignage. Là, pas d’inversion possible, pas le moindre vestige d’arbitraire.
2. Une autre observation non moins importante, c’est que le régime autoritaire, paternel et monarchique, s’éloigne d’autant plus de son idéal, que la famille, tribu ou cité devient plus nombreuse et que l’État grandit en population et en territoire : en sorte que plus l’autorité prend d’extension, plus elle devient intolérable. De là les concessions qu’elle est obligée de faire à la liberté. — Inversement, le régime de liberté s’approche d’autant plus de son idéal et multiplie ses chances de succès, que l’État augmente en population et en étendue, que les rapports se multiplient et que la science gagne du terrain. D’abord c’est une constitution qui de toutes parts est réclamée ; plus tard ce sera la décentralisation. Attendez encore, et vous verrez surgir l’idée de fédération. En sorte que l’on peut dire de la Liberté et de l’Autorité ce que Jean le Baptiseur disait de lui et de Jésus : Illam oportet crescere, hanc autem minui.
Ce double mouvement, l’un de rétrogradation, l’autre de progrès, et qui se résout en un phénomène unique, résulte également de la définition des principes, de leur position relative et de leurs rôles : ici encore nulle équivoque n’est possible, pas la moindre place à l’arbitraire. Le fait est d’évidence objective et de certitude mathématique ; c’est ce que nous appellerons une loi.
3. La conséquence de cette loi, que l’on peut dire néces-