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ploitation paisible des masses. Sous un régime de centralisation administrative et de suffrage restreint, où, tandis que la bourgeoisie par ses majorités reste maîtresse du gouvernement, toute vie locale est refoulée, toute agitation facilement comprimée, sous un tel régime, dis-je, la classe travailleuse, parquée dans ses ateliers, est naturellement vouée au salariat. La liberté existe, mais dans la sphère de la société bourgeoise, cosmopolite comme ses capitaux ; quant à la multitude elle a donné sa démission, non-seulement politique, mais économique.


Ajouterai-je que la suppression ou le maintien d’une dynastie ne changerait rien au système ? Une république unitaire et une monarchie constitutionnelle sont une seule et même chose : il n’y a qu’un mot de changé et un fonctionnaire de moins.


Mais si l’absolutisme démocratique est instable, le constitutionnalisme bourgeois ne l’est pas moins. Le premier était rétrograde, sans frein, sans principes, contempteur du droit, hostile à la liberté, destructif de toute sécurité et confiance. Le système constitutionnel, avec ses formes légales, son esprit juridique, son tempérament contenu, ses solennités parlementaires, s’accuse nettement, en fin de compte, comme un vaste système d’exploitation et d’intrigue, où la politique fait pendant à l’agiotage, où l’impôt n’est que la liste civile d’une caste, et le pouvoir monopolisé l’auxiliaire du monopole. Le peuple a le sentiment vague de cette immense spoliation : les garanties constitutionnelles le touchent peu, et on l’a vu, notamment en 1815,