choisis par Ini, et qui agissent en son lieu et place, comme ses mandataires et fondés de pouvoir vis-à-vis du peuple. De même que le prince qu’ils représentent, ces envoyés, satrapes, proconsuls ou préfets, cumulent dans leur mandat tous les attributs de l’autorité. Mais il est entendu qu’ils doivent compte de leur gestion au monarque leur maître, dans l’intérêt et au nom duquel ils gouvernent, dont ils reçoivent la direction, et qui les fait surveiller eux-mêmes de manière à s’assurer toujours la haute possession de l’autorité, l’honneur du commandement, les bénéfices de l’État, et à se préserver de toute usurpation et de toute sédition. Quant à la nation, elle n’a pas droit de demander des comptes, et les agents du prince n’en ont point à lui rendre. Dans ce système, la seule garantie des sujets est dans l’intérêt du souverain, qui, du reste, ne reconnaît de loi que son bon plaisir.
Dans le régime communiste, les formes du gouvernement sont les mêmes, c’est-à-dire que le Pouvoir est exercé indivisément par la collectivité sociale de même qu’il l’était auparavant par le roi seul. C’est ainsi que dans les champs de mai des Germains le peuple entier, sans distinction d’âge ni de sexe, délibérait, jugeait ; c’est ainsi que les Cimbres et les Teutons, accompagnés de leurs femmes, combattaient contre Marius : ne connaissant rien à la stratégie et à la tactique, qu’avaient-ils à faire de généraux ? C’est par un reste de ce communisme qu’à Athènes les jugements au criminel étaient rendus par la masse entière des citoyens ; c’est par une inspiration du même genre que la République de 1848 se donna neuf cents législateurs,