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à tous les hommes. Pareillement il ne jure point haine à la royauté, ne fait aucun étalage de régicide : il sait que la liberté est progressive, que la royauté est d’institution transitoire, de même que l’adoration et le sacrifice, et il respecte toutes les institutions. Mais, comme le chrétien qui, priant pour César, refusait de sacrifier au Génie et a la Fortune de César, parce que c’eût été un acte d’idolâtrie, de même le fédéraliste, alors même qu’il ferait des vœux pour la personne du monarque, ne criera jamais, avec Mazzini et Garibaldi : Vive le roi !


Ainsi le fédéralisme et le jacobinisme se séparent l’un de l’autre : le premier, indifférent aux questions de personnes, mais intraitable sur les principes ; le second, faible par les idées, puissant seulement par la haine, mais sachant au besoin imposer silence à ses rancunes et se rendre possible.



CHAPITRE VIII.


Du Serment politique.


La question du serment politique est une des plus délicates que puisse se proposer un publiciste.


Le serment a quelque chose de sacramentel qui le distingue essentiellement de toute autre promesse, obligation