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naturation politique, le passage de la fédération à l’unité, ou vice versâ. Gardons-nous surtout de conclure de cette prétendue forme un patronat qui ne serait autre chose que le rétablissement du principe condamné des castes, auquel vous arrivez tout droit par votre malheureux appel à la bourgeoisie. N’oubliez pas que tout se meut, tout change et tout est en évolution incessante dans la société, et que si votre système politique n’est organisé de manière à développer sans cesse la liberté et à créer, par elle, l’équilibre, toujours votre gouvernement reviendra à la centralisation et à l’absolutisme.


Sans doute, les formes de l’association humaine sont innombrables : c’est la part dévolue à la liberté dans la constitution de l’État mais les lois sont constantes, d’autant mieux qu’elles expriment plus rigoureusement le droit. Or, je crois avoir prouvé que toutes les formes de gouvernement, d’abord à priori ou théoriques, puis à posteriori ou empiriques, rentrent les unes dans les autres ; que ce sont autant de manières différentes, hypothétiques, variables à l’infini, de créer l’équilibre entre l’Autorité et la Liberté ; mais que de toutes ces combinaisons gouvernementales il n’y en a et ne peut y en avoir qu’une seule qui satisfasse pleinement aux conditions du problème, à la Liberté et au Droit, à la réalité et à la logique, la Fédération. Toutes les autres formes sont essentiellement transitoires et corruptibles ; seule la Fédération est stable et définitive. À quoi sert donc ici de parler de variétés de formes et de moyens termes ? Sans doute les confédérations ne se ressembleront pas toutes, quant aux détails ; mais