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pas dépassé le niveau de son parti. Supérieur par la conscience, il est resté l’égal de la masse par la pensée ; et si je relève ici quelques-unes de ses propositions, si plus loin je me permets de lui adresser encore quelques questions, c’est uniquement afin de lui démontrer, par son propre exemple, que, dans le milieu politique où il s’est placé, sa raison de publiciste et de philosophe a déjà commencé de s’égarer et de déchoir. Oui, je le répète, ce sont les préoccupations centralisatrices et unitaires qui, faussant la raison de ses écrivains et de ses orateurs, ont jeté la Démocratie française comme dans une impasse ; c’est ce qui nous rend aujourd’hui la liberté et le droit inintelligibles, impossibles, de même qu’avant l’hypothèse de Copernic, sous l’influence de la théorie de Ptolémée, le système du monde était inintelligible, impossible.


M. Frédéric Morin, après avoir constaté que, « Selon M. Proudhon, le seul système politique qui puisse se concilier avec la vraie révolution et réaliser l’égalité politique comme la mutualité économique, est le système fédéral, » ajoute qu’il a établi la fausseté de cette idée. (Progrès du 11 novembre. )


J’ignore où M. Fr. Morin a établi cela. Je n’ai pas trouvé cette démonstration dans les articles qu’il a publiés sur ma brochure ; et puisque je reviens aujourd’hui, avec de plus amples détails, sur le principe fédératif, je lui saurai gré de vouloir bien à son tour reproduire avec de nouveaux développements sa thèse. Je suis curieux de savoir comment