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et du mieux que nous pouvons, à peine d’anéantissement du corps, de l’âme et de la liberté même.


Les chemins de fer, reprend M. Nefftzer, seront un puissant moyen d’unification. C’est aussi l’opinion de M. Guéroult. On voit de plus en plus, par l’exemple du Temps, qu’il suffit d’approcher la vieille Démocratie pour devenir aussitôt mouton de Panurge. J’ai répondu à M. Guéroult et consorts que les chemins de fer étaient des machines indifférentes par elles-mêmes aux idées, prêtes à servir également la fédération et l’unité, la liberté et le despotisme, le bien et le mal ; d’admirables machines, qui transportent vite et à bon marché ce qu’on leur donne à transporter, comme l’âne fait son bât et le facteur ses dépêches ; qu’en conséquence, dans des mains fédéralistes les chemins de fer serviraient énergiquement à ranimer la vie politique dans les localités qu’ils desservent, et qui par la centralisation l’avaient perdue, à créer l’équilibre économique à la place du prolétariat, tandis que dans des mains unitaires ces mêmes chemins, manœuvrant en sens inverse de la liberté et de l’égalité, opérant le défruitement de la province au profit du centre, conduiraient le peuple à la misère et la société à la ruine.


À propos de la question romaine, le Temps, en parfait théologien qu’il est et en bon et vieux démocrate qu’il ne peut s’empêcher d’être, s’est livré à de longues dissertations sur le spirituel et le temporel. Il s’est même étonné, avec le gros du parti, du secours inattendu que j’apportais, selon lui, à la cause du Pape. Le Temps n’a pas mieux