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reur du socialisme, à qui l’idée d’une réforme économique et sociale donne le frisson, et qui dans leur délire de réacteurs se préparent à de nouvelles journées de juin. Déjà ils se croient au moment de saisir le pouvoir, et ils dressent leur liste de proscription. À la bonne heure, M. Lanfray. Mais pourquoi crier, pourquoi injurier ? Avez-vous peur que vos amis n’oublient votre zèle, ou que moi-même je ne vous perde de vue ? Tranquillisez-vous, digne journaliste : des noms comme le vôtre, il suffit de les marquer d’une croix pour dire ce qu’ils valent et les mettre à leur place. M. Lanfray a écrit contre l’Église un pamphlet qui ne vaut pas celui de M. About, et il se croit homme politique ! Il me reproche d’écorner nos gloires : quelles gloires ? Qu’il les nomme, afin qu’une autre fois je leur rende justice en y ajoutant la sienne. Il me fait un crime d’employer, en parlant de l’Empereur, le style officiel. Qu’il me donne donc l’exemple, lui qui a trouvé le secret de publier, avec l’autorisation du gouvernement de l’Empereur, une Revue, tandis que moi depuis dix ans je n’ai pu l’obtenir. Il se plaint que j’aie appelé les gens de son opinion imbéciles. La citation n’est pas exacte, j’ai dit aussi intrigants : c’est à choisir. Il existe même des sujets auxquels conviennent les deux épithètes. Oui, imbéciles ceux qui, aspirant au développement de la Révolution et faisant parade de leur patriotisme, n’ont pas vu que l’unité italienne était un complot dirigé tout à la fois contre l’émancipation du prolétariat, contre la liberté et contre la France ; intrigants ceux qui, pour des motifs d’ambition ou de spéculation maintenant percés à jour, ont surpris, en faveur de Victor-Emmanuel, la simplicité des masses, toujours faciles à entraîner avec des phrases et