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de Bourbon, par suite à la dignité de celle d’Orléans ? D’autres prétendent qu’il est, ou peu s’en faut, rallié à l’Empire. Dans ce cas, sa position est la même que celle du Pays et de la Patrie : comment, ayant à défendre la prépotence française, donne-t-il son appui à l’unité italienne ? Comment ne suit-il pas l’exemple de la France ?… — Mais d’autre part le Journal des Débats est inviolablement attaché au système des grandes monarchies constitutionnelles, bourgeoises et unitaires, dont les princes d’Orléans ne sont après tout qu’un symbole ; et il se dit que, symbole pour symbole, un Bonaparte vaut en définitive un d’Orléans. On peut même dire, à la louange des Débats, que chez lui le respect du principe, je veux dire l’intérêt bourgeois, l’emporte sur l’affection pour les personnes. Ce second raisonnement m’a paru aussi logique, concluant et naturel que le premier. À présent, que décider ?


Le Journal des Débats a été depuis 1830 et après 1848 l’organe le plus acharné de la réaction : c’est sa gloire. Si la République revenait aux affaires, il se pourrait qu’il eût plus d’un compte à régler avec elle. Comment la feuille de MM. Molé, Guizot, Thiers, Falloux, etc., s’est-elle déclarée pour le royaume d’Italie, une création révolutionnaire ? Cela de nouveau m’a surpris. — Mais le Journal des Débats a contribué à la révolution de juillet ; il en a été un des principaux bénéficiaires. S’il fait cas de la légitimité, l’usurpation ne lui déplaît nullement. Dans une circonstance comme celle-ci, où il s’agissait à la fois de conserver et de prendre, on pouvait se décider pour l’un ou l’autre parti, comme dit M. Guizot. Le motif justifiait