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Serait-ce trop exiger, sous un gouvernement unitaire, là où aucune publication périodique, traitant de matières politiques, ne peut exister sans autorisation et cautionnement, que de demander, 1o qu’à l’instar de ce qui se pratique en Suisse, les journalistes ne pussent recevoir ni décoration ni subvention d’un gouvernement étranger ; 2o que sous ce rapport ils fussent assimilés aux fonctionnaires publics ? Nous y gagnerions du moins de n’être pas exposés à voir les journaux du gouvernement défendre l’étranger contre le pays, et porter une décoration anti-nationale.


Le Journal des Débats m’a de tout temps réservé l’honneur de ses diatribes les plus envenimées ; pour moi seul il perd son sang-froid et oublie son atticisme. Que lui ai-je fait ? Il ne m’a jamais inspiré ni colère ni haine.


L’attitude de ce grave et académique journal, prenant tout à coup parti pour l’unité piémontaise, m’a d’abord surpris. En y réfléchissant, j’ai trouvé sa conduite assez naturelle ; puis, en y réfléchissant davantage, je suis demeuré perplexe. Ce n’est pas chose facile de jeter la sonde dans la politique des Débats.


D’abord, le Journal des Débats passe pour dévoué à la famille d’Orléans, unie par la plus étroite parenté aux Bourbons de Naples. Comment, et c’est ce qui a causé ma surprise, le Journal des Débats a-t-il pu donner son approbation à un fait qui porte si gravement atteinte à la dynastie