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quand la scission éclate, l’anarchie des esprits trouve dans la presse son auxiliaire le plus puissant. Alors la vérité, comme si elle voulait se venger, prend un aspect terrible ; alors aussi les intérêts s’unissent de nouveau contre elle ; vite on fait appel à la compression, et l’on rentre dans l’ordre par la porte du despotisme. Mais la vérité finira par avoir son jour : Et bienheureux, dit Jésus-Christ, ceux qu’elle ne scandalisera pas !…


Après la Presse, voici l’Écho de la presse, le Pays, la Patrie, journaux dévoués à l’Empire, dont la fidélité pour cette raison ne doit pas plus être soupçonnée que celle de la femme de César. Acharnés contre le pouvoir temporel du Pape, d’autant plus favorables au Royaume, ces journaux, au moins en ce qui touche la question romaine, appartiennent à la partie soi-disant avancée du parti bonapartiste. De savoir s’ils sont décorés de Saint-Lazare n’est pas ce qui m’inquiète : on m’assure d’ailleurs qu’ils ne s’en cachent pas. Mais voici ce que je voudrais.


L’article 42 de la Constitution fédérale Suisse, réformée en 1848, porte :


« Les membres des autorités fédérales, les fonctionnaires civils et militaires de la Confédération, et les représentants ou les commissaires fédéraux, ne peuvent recevoir d’un gouvernement étranger ni pensions ou traitements, ni titres, présents ou décorations. — S’ils sont déjà en possession de pensions, de titres ou de décorations, ils devront renoncer à jouir de leurs pensions et à porter leurs titres et leurs décorations pendant la durée de leurs fonctions. »