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décoré, M. Peyrat, de l’ordre de Saint-Maurice et de Saint-Lazare ?


À M. Peyrat vient de succéder dans la direction de la Presse M. de Girardin. Comme il ne fait que d’arriver, je dois changer la forme de mon interpellation : M. de Girardin aurait-il envie du ruban ?


L’ancien rédacteur de la Presse a reparu plus vif que jamais. Six années de retraite ne l’ont point vieilli : c’est toujours la même pétulance, le même entrain, la même bravoure. Sa rentrée a rendu un peu de vie aux journaux. Ses propositions ont amusé, intéressé le public. Vétéran de la Liberté, qu’il a choisie pour devise, comment ne s’est-il pas déclaré tout d’abord fédéraliste ? C’est lui qui, il est vrai, disait en 1848 : J’aimerais mieux trois mois de Pouvoir que trente ans de journalisme. D’où l’on peut conclure que la Liberté de M. de Girardin est cousine-germaine de la centralisation ! C’était déjà chose hardie de soutenir l’unité italienne en 1860, alors que, Naples conquise par Garibaldi, tout le monde croyait cette unité faite. M. de Girardin n’hésite pas à la prendre sous sa protection, quand elle croule de toutes parts. La solution qu’il propose consiste à peu près en ceci : Au nom de la Liberté et de l’Unité, un décret de l’Empereur séparerait l’Église de l’État, supprimerait le budget des cultes, retirerait l’enseignement populaire des mains du clergé, exclurait les cardinaux du Sénat. Cela fait, et le gouvernement impérial devenu anti-chrétien comme autrefois le gouvernement directorial, rien de plus simple que de rappeler nos soldats