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haro ! Il est vrai que j’invoquais en faveur de l’indépendance belge la politique de fédération, et que depuis quelque temps le libéralisme belge et le gouvernement du roi Léopold, par une contradiction que tout le monde a remarquée, semble incliner aux idées unitaires... Au demeurant, je comprends qu’un publiciste prenne parti pour l’unité contre la fédération : question livrée aux disputes. J’admets même, en dépit de l’étymologie, que le martyre n’est pas un témoignage certain de la vérité, pas plus que la vénalité du témoin n’est une démonstration du faux témoignage : mais j’ai le droit de savoir si l’écrivain que je lis parle comme avocat ou comme professeur. M. Guéroult, seriez-vous point décoré de l’ordre de Saint-Lazare ?


Abordant la question au fond, M. Guéroult a-t-il du moins fourni en faveur de la cause qu’il défend des raisons plausibles ? A-t-il détruit mes arguments en faveur du Fédéralisme ? Ses façons de raisonner sont des plus singulières. Si je fais intervenir la géographie et l’histoire, M. Guéroult traite ces considérations de lieux communs. Soit : j’accepte le reproche. Je n’ai pas plus inventé la géographie que l’histoire ; mais jusqu’à ce que M. Guéroult ait prouvé que les traditions historiques et les conditions géographiques de l’Italie conduisent à un gouvernement unitaire, ou qu’il ait changé les unes et les autres, je tiendrai mes raisons pour solides, précisément parce que ce sont des lieux communs.


Il prétend que l’Italie unifiée, devenant ingrate et hostile, ne pourrait rien contre nous. Sans avoir étudié la