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et au Pays contre la France, tantôt à la France contre l’Opinion nationale et la Patrie... Personne n’examine ni le droit inauguré en 89, ni l’intérêt économique des masses, ni le progrès de la civilisation, ni la sûreté de l’Europe ; à plus forte raison personne n’élève la voix en faveur de la théorie qui seule pourrait résoudre le problème, la Fédération.


Ou bien, c’est l’existence de la Papauté qui se trouve mise en question par le fait même de l’unité italienne. De nouveau le parti bonapartiste se scinde : MM. de la Guéronnière et de la Rochejaquelein, unis aux cardinaux, prennent la défense du pouvoir temporel, que MM. Piétri et de Persigny sabrent à outrance. Nul ne songe à examiner la question ni du point de vue de la morale éternelle contenue dans les principes de la Révolution, ni de celui du principe fédératif, seul capable de faire exacte justice des prétentions du Pontificat. Loin de là, chacun proteste de son respect pour le catholicisme, ce qui résout implicitement la question en faveur du Pape-roi : seulement tandis que les uns demandent si la puissance temporelle n’est pas une cause de défaillance pour l’Église, les autres soutiennent que c’est pour elle une garantie indispensable. Au fond, il n’y a de sérieux dans ce débat que la convoitise du Piémont qui, contre droit et raison, après avoir pris les États de Naples, Toscane, etc., veut avoir encore ceux de l’Église, et qui pense avoir conquis le suffrage impérial, en intéressant à sa cause une des fractions du bonapartisme.


M. Guéroult s’est jeté dans cette mêlée : qu’y fait-il ? de la