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masse au gouvernement. De même que l’émigration après 1814, on peut dire sans injure que ce parti était à la fois vieux et jeune : vieux, en ce qu’il ne savait plus, en fait de politique, que la gloire et la victoire, comme l’émigration ne savait que la foi et le roi ; jeune, en ce que les questions à l’ordre du jour étaient nouvelles pour lui et qu’il avait à faire son apprentissage. De là, en partie, les oscillations du gouvernement impérial, oscillations ordinaires à tous les gouvernements novices ; de là aussi la formation dans le parti de deux tendances, de deux politiques, l’une inclinant de préférence à la conservation, l’autre affichant des sentiments démocratiques, des prétentions à la Révolution. Plus d’une fois, dans ses avertissements aux journaux, le gouvernement impérial a déclaré qu’il ne subirait aucune influence, et nous devons tenir le fait pour certain. Quant au parti, on peut le comparer, dans son ensemble, à cet homme qui marchait sur la Seine avec un seau à chaque pied.


Par exemple, la question de l’unité italienne se pose devant l’arbitrage impérial. Les bonapartistes de la résistance protestent, allèguent le respect des couronnes, la légitimité des dynasties, l’exorbitance des prétentions piémontaises, le danger de l’agitation révolutionnaire. Les bonapartistes du mouvement se déclarent, en vertu du principe de nationalité et des traditions jacobiniques, pour l’agglomération. Entre la fraction de gauche et la fraction de droite, que fait le centre, le gros du parti ? On va, en attendant la décision de Sa Majesté, de M. Thouvenel à M. Drouyn de l’Huys ; on donne raison tantôt à la Patrie