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est de l’avis du Siècle sur la création du nouveau royaume, c’est un partisan de l’unité, un ami de Victor-Emmanuel. Mais voici que vous apprenez à ces excellents abonnés que le même écrivain proteste contre le royaume au nom de la fédération : oh ! alors, ce doit être un impudent renégat, c’est un contre-révolutionnaire.


Quoi ! vous comptez assez sur la stupidité des lecteurs du Siècle pour leur présenter comme un argument en faveur de l’unité italienne et un témoignage des contradictions de mon esprit les passages les plus foudroyants que j’aie jamais écrits contre votre thèse ! Je l’avoue, l’abolition de la puissance temporelle dans l’Église impliquait dans mon esprit, à l’époque où j’écrivais ce passage, l’abolition de la spirituelle : c’est pour cela que j’ai marqué la chute de la puissance temporelle des Papes en présence de la Démocratie triomphante comme le signe précurseur de la déchéance du catholicisme. Mais la royauté piémontaise n’est pas la Démocratie devant laquelle, selon la pensée que vous dénoncez, doit s’éclipser la Papauté ; mais l’usurpation des États de l’Église n’est pas l’exclusion de l’Église de toute participation à la puissance temporelle ; mais ni le Siècle ni personne parmi les unitaires n’appelle de ses vœux cette exclusion, personne n’admet qu’à la spiritualité de l’Évangile puisse succéder une spiritualité de la Révolution. Au contraire on demande, et M. Taxile Delort comme les autres, le droit de cité pour l’Église, offrant de lui rendre en honneurs, pensions, influence, propriétés, etc., tout ce qu’elle aura perdu par le retrait de son apanage. Donc, que me reproche M. Taxile Delort ? S’il y a contradiction