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volution et la Justice, et l’unitarisme de M. Delort ? Où est, de ma part, la contradiction ? De ce que, comme justicier et révolutionnaire, je suis opposé à l’Église, allez-vous tirer la conséquence que je dois voter avec vous le transfert des États du Saint-Père à Victor-Emmanuel ? Quelle logique !


Dernière citation, d’après M. Delort :


L’abolition du pouvoir temporel des Papes, qu’est-ce autre chose que la Démocratie faisant, dans la ville des rois, des consuls, des empereurs et des papes, son entrée solennelle ? À un point de vue plus élevé, la chute de la puissance temporelle des Papes indique le retour définitif de l’humanité à la philosophie, l’abjuration du catholicisme, qui, une fois détaché de la terre, rentrera dans le ciel, d’où la volonté de Charlemagne l’a fait descendre.


Admirez l’artifice oratoire de M. Taxile Delort. Les abonnés du Siècle sont d’honnêtes libéraux qui entendent rester dans les principes de la Révolution ; peu s’en faut même qu’ils ne se croient républicains : du reste, n’y entendant point malice. Pourvu qu’on leur parle de temps en temps révolution, démocratie, quatre-vingt-neuf, liberté, etc., ils sont contents, ne chicanent pas sur l’application. Guerre de Crimée, révolution ; guerre de Lombardie, unité italienne, révolution ; expulsion du Pape, révolution, et révolution, ron, ron. Citez-leur, à travers ce gâchis, quelques phrases d’un auteur où les mots de révolution, démocratie, liberté, abolition de la puissance temporelle et spirituelle de l’Église soient prononcés sur un diapazon un peu tendu : point de doute, cet écrivain révolutionnaire