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litique internationale, de garantir d’État à État les classes exploitantes contre les classes exploitées, conséquemment de former la coalition des capitaux contre les salaires, de quelque langue et nationalité qu’ils soient tous. Voilà pourquoi le Journal des Débats se trouve d’accord avec le Siècle, l’Opinion nationale, le Pays, la Patrie et la Presse, sur la question italienne. Ici la couleur politique s’efface devant la conspiration des intérêts[1].


Terminons cette seconde partie. Contre le projet renouvelé des anciens Césars d’une unité italienne, il y avait :


La constitution géographique de la Péninsule ;


Les traditions municipales ;

  1. La coalition capitaliste entre la France et l’Italie est aux trois quarts faite : il suffit de jeter les yeux sur la quatrième page des journaux pour s’en assurer. Que sont les emprunts dits italien, piémontais, romain ; l’emprunt de la ville de Milan, le canal Cavour, les chemins de fer Lombard, Vénitien, Romain, etc., sinon des valeurs françaises autant et même plus qu’italiennes ? Le Parlement de Turin a décidé que les actions du chemin de Naples seraient réservées aux capitaux italiens : Italia fara da se. Mais on sait que derrière ces noms indigènes il y aura, comme toujours, des bailleurs de fonds français. Un nouvel emprunt italien, au capital de 500 millions, se prépare : par qui sera-t-il souscrit ? Une personne assez au courant de ces sortes de choses me l’assurait dernièrement, par la maison Rothschild. Tôt ou tard on créera en Italie un Crédit foncier et un Crédit mobilier : quels en seront les fondateurs ? Les mêmes, ou d’autres leurs pairs, qui ont créé le Crédit mobilier en France et en Espagne. Associer dans une vaste solidarité anonyme les capitaux de tous les pays, c’est ce qui s’appelle accord des intérêts, fusion des nationalités. Qu’en pensent les néo-jacobins ?