Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

par le mot Nationalité écrit en tête de son nouveau programme. Non contente de se faire parti de statu quo, elle s’est faite parti rétrograde. Et comme la Nationalité, telle que la comprend et l’interprète la Démocratie, a pour corollaire l’Unité, elle a mis le sceau à son abjuration, en se déclarant définitivement pouvoir absolu, indivisible et immuable.


La Nationalité et l’Unité, voilà donc quelle est aujourd’hui la foi, la loi, la raison d’État, voilà quels sont les dieux de la Démocratie. Mais la Nationalité pour elle n’est qu’un mot, puisque dans la pensée des démocrates elle ne représente que des ombres. Quant à l’Unité, nous verrons, dans le cours de cet écrit, ce qu’il faut penser du régime unitaire. Mais je puis dire en attendant, à propos de l’Italie et des remaniements dont la carte politique de ce pays a été l’objet, que cette unité pour laquelle se sont pris d’un si vif enthousiasme tant de soi-disant amis du peuple et du progrès, n’est autre chose, dans la pensée des habiles, qu’une affaire, une grosse affaire, moitié dynastique et moitié bancocratique, vernissée de libéralisme, couperosée de conspiration, et à laquelle d’honnêtes républicains, mal renseignés ou pris pour dupes, servent de chaperons.


Telle démocratie, tel journalisme. Depuis l’époque où je