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italienne et du maintien de la prépotence française, parce que, dans les conditions actuelles de la civilisation, dans les données de la monarchie impériale, qui sont encore celles de tous les États, il lui était impossible d’agir à d’autres conditions ;


2o Écartant la question de prépotence, qu’il ne peut convenir à un écrivain impartial de soutenir malgré son patriotisme, et raisonnant exclusivement au point de vue fédératif, que la condition proposée aux Italiens par l’Empereur des Français, c’est-à-dire la Confédération, leur eût été plus avantageuse que l’Unité.


En conséquence, que la Démocratie unitaire, en Italie et en France, s’est chargée d’un double tort, d’abord en opposant aux mesures de simple prudence de l’Empereur des Français les projets les plus ambitieux et les plus menaçants, puis, en faisant perdre à l’Italie avec le bénéfice de l’Unité, celui d’une révolution politique, économique et sociale.


Je ne veux rien exagérer, ni la virtualité italienne, si faible encore qu’on doute en plus d’un lieu de la régénération de ce pays ; ni la décadence de notre nation, dénoncée il y a quinze ans, avec un luxe de statistique effrayant, par M. Raudot. Mais comme tout se meut et tout change dans la vie des sociétés, comme le mouvement historique se compose pour chaque peuple d’une suite d’évolutions ascendantes et descendantes, qu’aujourd’hui