Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

affranchie ne pouvait manquer, par la réunion de ses parties en un seul groupe politique, de devenir pour la France impériale une cause d’inquiétude bien autrement grave que n’avait été l’Autriche elle-même, et qu’après avoir pourvu à l’indépendance italienne Napoléon III aurait à pourvoir au maintien de la prépondérance française.


Je l’ai dit déjà, et d’un style assez énergique, dans ma dernière publication : Rien, pas même le salut de la patrie, ne me ferait sacrifier la justice. Contre l’intérêt de mon pays je suis prêt à soutenir, de mon vote et de ma plume, la cause de l’étranger si elle me paraît juste et qu’il ne soit pas possible de concilier les deux intérêts. J’admets donc qu’une nation a le droit de se développer suivant les facultés et avantages dont elle a été dotée, en respectant le droit d’autrui, bien entendu. S’il est dans la destinée de l’Italie de déterminer par sa propre évolution politique et économique la déchéance de sa voisine ; si ce résultat est fatal, eh bien ! résignons-nous et que le décret providentiel s’accomplisse. L’humanité ne peut pas s’arrêter par la considération d’aucune puissance. Il a été dit que la Révolution ferait le tour du monde : elle n’est pas enchaînée apparemment au territoire français. Tout ce que je demande, c’est qu’on ne prenne pas les visées de l’ambition pour des ordres de la Providence.


Je me propose de démontrer dans ce chapitre et dans les suivants :


1o Que Napoléon III a voulu l’émancipation de l’Italie, mais qu’il l’a voulue sous la réserve d’une Confédération