la conscience des peuples, mais qui ne paraît pas à l’usage des modernes démocrates. Un de leurs écrivains ne m’a-t-il pas reproché comme un acte de courtisanerie envers l’Empereur et de félonie envers le parti, d’avoir qualifié d’ingrate la politique unitaire des Italiens ? Pourtant l’Empereur n’est en ceci que le représentant du peuple français.
On a beaucoup parlé des vues secrètes de Napoléon III sur l’Italie. On a prétendu qu’il avait compté recueillir de son expédition, pour lui-même la couronne de fer, portée par son oncle ; pour son cousin le prince Napoléon, le duché de Toscane ; pour son autre cousin Murat, le trône de Naples ; pour son fils, le titre de roi de Rome, et que c’était le dépit d’une ambition déçue qui l’avait fait rétrograder après Solferino. On a prétexté de cette retraite pour soulever contre lui les méfiances ; on s’est déclaré dès lors quitte envers lui ; on a conclu que ce n’était pas assez d’armer l’Italie contre l’Autriche, qu’il fallait l’armer également contre son magnanime allié, et le titre de bienfaiteur que venait d’acquérir vis-à-vis d’eux Napoléon III, est devenu un motif de plus pour les Italiens de se former en un État unique.
Le secret de l’entrevue de Plombières est encore inconnu. J’ignore quelles furent les conventions verbalement faites entre M. de Cavour et Napoléon III ; à plus forte raison ne puis-je rien dire des projets particuliers de l’Empereur des Français. D’après ma manière de voir, la connaissance de pareils secrets est parfaitement inutile à la politique. Mais il est au moins une chose certaine : c’est que l’Italie