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nie, et votre maxime est Per fas et nefas. Depuis trois ans vous faites, avec votre unité, la désolation de l’Italie, et vous trouvez commode d’en accuser le fédéralisme. Politiques de néant, arrière !



CHAPITRE V.


entrée en campagne : la fédération escamotée.


Des deux côtés des Alpes, la démocratie avait donc pris au pied de la lettre la parole de Napoléon III que la France faisait la guerre pour une idée ; que cette idée était l’indépendance de l’Italie, et que nos troupes ne s’arrêteraient qu’à l’Adriatique. Le principe des nationalités, comme on l’appelle, se trouvait ainsi posé, selon les commentateurs, dans la déclaration de guerre.


Les nationalités ! Quel est cet élément politique ? L’a-t-on défini, analysé ? En a-t-on déterminé le rôle et l’importance ? Non : personne dans la démocratie unitaire n’en sait mot, et il se pourrait qu’elle l’apprît un jour de ma bouche pour la première fois. N’importe : les nationalités, assurent-ils, c’est toujours la Révolution.


Eh bien, soit. Il n’entre pas dans ma pensée de blâmer ni peu ni prou les espérances plus ou moins exagérées