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car, je le déclare, ni la réputation de conspirateur de Mazzini, ni l’humeur chevaleresque de Garibaldi, ni la notoriété de leurs amis de France, ne suffisent à me rassurer. Quand je vois des hommes renier, au moins de bouche, leur foi républicaine, arborer le drapeau monarchique, crier Vive le roi ! de toute la force de leurs poitrines, et faire signe de l’œil que tout cela n’est qu’une farce dont le roi acclamé doit être le dindon ; quand surtout je sais de quel faible aloi est leur république, j’avoue que je ne suis pas sans inquiétude sur la sincérité de la trahison. Ah ! Messieurs les unitaires, ce que vous faites n’est certes pas acte de vertu républicaine : À quelle intention commettez-vous le péché ? Qui trahissez-vous ?


Vous parlez d’inopportunité ! Mais vous avez eu trois ans pour constituer votre unité. Pendant ces trois ans vous avez usé et abusé presque exclusivement de la parole. Je n’ai abordé, pour ce qui me concerne, la question que le 13 juillet 1862, après la retraite désespérée de Mazzini ; je l’ai reprise le 7 septembre, après la défaite de Garibaldi ; et je renouvelle mes instances, aujourd’hui que le ministère Rattazzi a dû céder la place au ministère Farini, chargé par la majorité du Parlement de faire au principe fédératif amende honorable de votre unité. Certes, c’est le cas ou jamais de juger ce qui a été fait. Votre politique est ruinée sans ressource ; il ne vous reste, si vous aimez l’Italie et la liberté, qu’à revenir au sens commun et à changer de système. C’est ce que j’ai pris la liberté de vous conseiller, et vous me signalez comme apostat de la Démocratie. Oh ! vous êtes la synagogue de Machiavel ; vous poursuivez la tyran-