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tion de bonne foi se généralise : ce n’est plus au fédéralisme seulement qu’il convient de la poser, c’est aussi, et tout d’abord, à l’unitarisme. Le parti qui, en Italie et en France, a demandé à si grands cris l’unification de la Péninsule, ce parti est-il réellement républicain, ou ne serait-il pas plutôt monarchiste ? J’ai le droit de poser la question et de demander des gages, rien ne ressemblant davantage à une monarchie qu’une république unitaire. Pourquoi, lorsque la fédération fut proposée, la repoussa-t-on, alors que le principe fédératif avait du moins l’avantage de ne laisser subsister aucune équivoque ? On allègue le salut public. Mais la fédération assurait à l’Italie la perpétuité de la protection française ; sous cette protection, l’Italie pouvait s’organiser à loisir et plus tard, si l’unité faisait ses délices, opérer sa centralisation. À des républicains le bon sens disait qu’avec la fédération la république était plus qu’à moitié faite ; tandis qu’en commençant par l’unité, que dis-je ? par la monarchie en chair et en os, on risquait de s’y enterrer.


Voyez-vous, lecteur, comment un peu de réflexion change l’aspect des choses ? Des machinateurs politiques, que mes interpellations embarrassent, entreprennent de me perdre dans l’opinion en me représentant comme un affidé secret de l’Autriche et de l’Église, que sais-je ? peut-être comme le porteur des dernières volontés du roi Bomba. Tel a été contre la fédération le plus fort de leurs arguments.


D’un mot, je rejette mes adversaires sur la défensive :