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un peuple d’ouvriers savants, sachant également penser, écrire, manier la pioche et le rabot, et dont les femmes sauraient se passer de domestiques dans leurs ménages. Elle sourit à l’impôt sur les successions, qui, démolissant la famille, tend à mettre la propriété aux mains de l’État.


En résumé, qui dit liberté dit fédération, ou ne dit rien ;


Qui dit république, dit fédération, ou ne dit rien ;


Qui dit socialisme, dit fédération, ou ne dit encore rien.


Mais la démocratie, telle qu’elle s’est manifestée depuis quatre ans, n’est rien, ne peut et ne veut rien de ce que produit la Fédération, que suppose le Contrat, qu’exigent le Droit et la Liberté. La Démocratie a pour principe l’unité ; sa fin, est l’unité ; son moyen, l’unité ; sa loi, toujours l’unité. L’unité est son alpha et son oméga, sa formule suprême, sa raison dernière. Elle est toute unité et rien qu’unité, comme le démontrent ses discours et ses actes ; c’est-à-dire qu’elle ne sort pas de l’absolu, de l’indéfini, du néant.


C’est pourquoi la Démocratie, qui sent son néant et s’effraie de sa faiblesse ; qui a pris un accident révolutionnaire pour l’idée même de la Révolution, et d’une forme passagère de dictature a fait un dogme, cette vieille démocratie de 1830 renouvelée de 93, est avant tout pour le pouvoir fort, hostile à toute autonomie, envieuse de l’Empire qu’elle accuse de lui avoir dérobé sa politique, mais dont elle se promet de nous rechanter l’air, comme