Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avoir été bouleversé, et où les hommes que j’avais connus m’apparaissaient avec des figures étranges.


Où en est aujourd’hui le peuple français, me demandais-je ? Que se passe-t-il dans les différentes classes de la Société ? Quelle idée a germé dans l’opinion, et de quoi rêve la masse ? Où va la nation ? où est l’avenir ? Qui suivons-nous, et par quoi jurons-nous ?…


J’allais ainsi, interrogeant hommes et choses, cherchant dans l’angoisse et ne recueillant que des réponses désolées. Que le lecteur me permette de lui faire part de mes observations : elles serviront d’excuse à une publication dont j’avoue que l’objet est fort au-dessus de mes forces.


J’ai d’abord considéré la classe moyenne, ce qu’on appelait autrefois bourgeoisie, et qui ne peut plus désormais porter ce nom. Je l’ai trouvée fidèle à ses traditions, à ses tendances, à ses maximes, bien que s’avançant d’un pas accéléré vers le prolétariat. Que la classe moyenne redevienne maîtresse d’elle-même et du Pouvoir ; qu’elle soit appelée à se refaire une Constitution selon ses idées et une politique selon son cœur, et l’on peut prédire à coup sûr ce qui arrivera. Abstraction faite de toute préférence dynastique, la classe moyenne reviendra au système de 1814 et