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posés les vrais principes du système fédératif. Encore, ces principes furent-ils si peu compris qu’il se manifesta aussitôt une tendance unitaire, qui eut ses représentants jusqu’au sein de l’assemblée fédérale.


Quant à la Confédération germanique, chacun sait que le vieil édifice fut aboli par la médiation du même Empereur, qui ne fut pas aussi heureux dans son plan de restauration. En ce moment, le système de la Confédération germanique est de nouveau à l’étude dans la pensée des peuples : puisse l’Allemagne sortir enfin, libre et forte, de cette agitation comme d’une crise salutaire.


En 1789, l’épreuve du fédéralisme n’avait donc pas été faite ; l’idée n’était point acquise : le législateur révolutionnaire n’avait aucune conclusion à en tirer. Il fallait que les confédérations, telles quelles, qui palpitaient en quelques coins de l’Ancien et du Nouveau Monde, animées de l’esprit nouveau, apprissent d’abord à marcher et à se définir, que leur principe fécondé se développant montrât la richesse de son organisme ; il fallait en même temps que, sous le régime nouveau de l’égalité, une dernière expérimentation fût faite du système unitaire. À ces conditions seulement la Philosophie pouvait argumenter, la Révolution conclure, et, l’idée se généralisant, la République des peuples sortir enfin de son mysticisme sous la forme concrète d’une fédération de fédérations.


Les faits semblent aujourd’hui donner l’essor aux idées ;