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époux prudents, la pudeur domestique et la garde de votre cœur vous commandent de vous abstenir. N’attendez pas que le retour d’âge, l’apoplexie et les infirmités de la vieillesse vous y contraignent. Vous ne gagneriez à cette continence forcée que d’être poursuivis jusqu’au tombeau de rêves impudiques et de tribulations contre nature.

D. — Quel est, en général, l’homme qu’une jeune personne doit préférer pour mari ?

R. — Le plus juste.

D. — Quelle est, en général, la femme qu’un homme doit préférer pour épouse ?

R. — La plus diligente. — Chez l’homme, les qualités qui importent le plus à la femme sont le travail et la tendresse :ces qualités sont garanties par la Justice. Chez la femme, les qualités qui importent le plus à l’homme sont la chasteté et le dévouement : elles sont garanties par la diligence.

D. — Quelle consolation offrir aux amants malheureux ?

R. — De pratiquer avec zèle la Justice, à cette fin de se marier, après avoir payé à l’amour perdu, un juste tribut de deuil. La Justice est le ciel où les cœurs endoloris se retrouvent, et, de toutes les manières de pratiquer la Justice, la plus parfaite et la plus pleine est le mariage. Tel est même, abstraction faite des autres considérations domestiques, le seul motif qui légitime les secondes noces. Il est bien que de deux époux, de deux fiancés, qu’une mort prématurée sépare à jamais, le survivant garde la religion du défunt, et cette religion sied surtout à la femme ; mais une douleur excessive chez un sujet jeune trahit plus d’illusion et d’égoïsme que de Justice ; elle dégénérerait en délit contre l’amour même, si l’amant affligé se refusait au remède.

— D. Quels sont, par ordre de gravité, les principaux faits que vous qualifiez crimes et délits contre le mariage ?

R. — L’adultère, l’inceste, le stupre, la séduction, le viol, l’onanisme, la fornication et la prostitution.

D. — Qu’est-ce qui, en dehors des considérations générales de dignité personnelle, de respect du prochain, et de foi jurée, constitue la culpabilité de ces actes ?