Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 3.djvu/481

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’Apôtre a dit : Que chacun parmi vous ait sa chacune. J’ajouterais, si je pouvais m’arroger l’autorité d’un apôtre : Que chaque homme aime toutes les femmes dans son épouse, et que chaque femme aime tous les hommes dans son époux. C’est ainsi qu’ils connaîtront le véritable amour, et que la fidélité leur sera douce. Car l’amour, universel par essence, tend à se réaliser dans l’universalité ; si l’homme et la femme qui s’épousent paraissent sortir de l’indivision, c’est seulement quant à la cohabitation et aux devoirs qu’elle impose ; pour le surplus, c’est-à-dire pour l’idéal, ils restent dans la communauté. Le mariage qui les unit n’est point une appropriation mutuelle de leurs corps et de leurs âmes, comme le dit ailleurs le même saint Paul ; c’est la représentation de l’amour infini, qui vit au fond de leurs cœurs. C’est pourquoi l’homme qui manque à sa femme manque à toutes les femmes, et la femme qui manque à son mari est à juste titre méprisée de tous les hommes.

XLI

Le Code civil, interprète de la Révolution, est admirable sur cette matière. Il dit :

Art. 212. — Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance.

Art. 213. — Le mari doit protection à la femme, la femme obéissance à son mari.

Art. 214. — La femme est obligée d’habiter avec le mari, et de le suivre partout où il juge à propos de résider. Le mari est obligé de la recevoir et de lui fournir tout ce qui est nécessaire pour les besoins de la vie, selon ses facultés et son état.

Art. 203. — Les époux contractent ensemble, par le fait seul du mariage, l’obligation de nourrir, entretenir et élever leurs enfants.

Art. 146 et 165. — Il n’y a pas de mariage lorsqu’il n’y a point de consentement, publiquement exprimé.