Mais l’attraction est soumise à une loi qui n’est pas moins universelle : cette loi est l’équilibre. Où se manifeste à son tour l’équilibre ? au moyen de quel appareil ? Je réponds encore : au moyen de la balance. Toutes les fois que deux ou plusieurs êtres sont entre eux dans un rapport d’attraction tel qu’ils se font équilibre, la loi a trouvé son organe : la Terre et la Lune, Jupiter et ses satellites, le Soleil et son cortége, sont des balances au même titre que celle qui sert à la banque à peser ses espèces, à l’épicier à peser ses drogues.
Dans l’être vivant, la loi fait plus que se réaliser, elle est conçue par lui ; il en a la conscience, l’intelligence. Pour cette conception de la loi, il a fallu dans l’être vivant un organe particulier, l’encéphale.
Ce n’est pas tout encore : la loi est plus qu’une idée, une notion perçue par le cerveau ; elle devient, en s’appliquant aux relations de la vie morale, une sorte de passion pour l’être, un entraînement, un amour. Pour cette nouvelle transformation de la loi, je dis qu’il a fallu un nouvel organe, et cet organe je crois l’avoir découvert dans le couple conjugal.
Ainsi se déroule, d’après la philosophie du mariage, la genèse universelle :
Une seule force dans la nature : l’attraction ;
Une seule loi : l’équilibre ;
Une seule idée : la notion d’équilibre, en autres termes la connaissance des rapports ou de la raison des choses, à laquelle se ramène toute philosophie ;
Un seul sentiment : l’amour, enfanté par l’idéalisation des rapports et leur division qualitative (séparation des sexes) ;
Une seule religion : le respect de la vérité et de l’intégrité des rapports personnels et réels, la Justice.
Partout et toujours le même principe : ce que l’équi-