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volonté et à ses mouvements : ces faits s’élèveraient contre elles, comme autant de témoignages de l’incapacité de sa raison et de l’indignité de son cœur. S’agit-il aujourd’hui de revenir à ces mœurs déplorables ? Qui le dirait calomnierait les deux sexes : le moraliste n’a qu’un but, c’est de pénétrer la raison des coutumes et des institutions. Eh bien ! cette raison éclate maintenant à tous les yeux : allez voir les femmes de l’Orient et de tous les pays à demi civilisés ou barbares ; rappelez-vous, vous qui lisez votre bréviaire, les histoires de Sara, de Rébecca, de Ruth, de Bethsabée, et de toutes ces gentes femelles qui se couchent aussitôt que l’homme les regarde ; songez que le Décalogue, dans ses sixième et neuvième commandements, parlant d’adultère, ne s’adresse pas à la femme ; relisez, enfin, vos apôtres, vos pères, vos casuistes, et vous comprendrez le motif de cette réprobation qui a si longtemps pesé sur le sexe.

Oui, l’homme a été envers la femme despote et cruel ; il l’a traitée comme une brute : prenez garde, par vos détestables maximes, de l’y faire revenir… Telle que vous la voyez aujourd’hui, c’est lui qui l’a faite, et si elle mérite quelque louange, elle le lui doit.


CHAPITRE II.

Observations. — Influence de l’élément féminin sur les mœurs et la littérature françaises.

XIX

Je complète les réflexions qu’on vient de lire par quelques observations faites sur des sujets de l’un et de l’autre sexe assez connus pour que chacun puisse vérifier l’exactitude de l’observateur.