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cessive à suivre les opérations d’une banque ou les parties d’une comptabilité. Dans toutes ces circonstances, on peut dire que le génie est sans action et l’esprit revenu à l’état neutre.

Ce qui distingue la femme est donc que chez elle la faiblesse, ou, pour mieux dire, l’inertie de l’intellect, en ce qui concerne l’aperception des rapports, est constante. Capable, jusqu’à certain point, d’appréhender une vérité trouvée, elle n’est douée d’aucune initiative ; elle ne s’avise pas des choses ; son intelligence ne se fait point signe à elle-même, et sans l’homme, qui lui sert de révélateur et de verbe, elle ne sortirait pas de l’état bestial.

Le génie est donc la virilité de l’esprit, sa puissance d’abstraction, de généralisation, d’invention, de conception, dont l’enfant, l’eunuque et la femme sont également dépourvus. Et telle est la solidarité des deux organes, que, comme l’athlète se sevrait de femme pour conserver sa vigueur, le penseur s’en sèvre aussi pour conserver son génie : comme si la résorption de la semence n’était pas moins nécessaire au cerveau de l’un qu’aux muscles de l’autre.

X

J’ai eu la curiosité de vérifier cette théorie par l’analyse des ouvrages de quelques femmes célèbres, et voici ce que j’ai invariablement trouvé :

La femme ne forme par elle-même ni universaux ni catégories : capable jusqu’à certain point de recevoir l’idée et d’en suivre la déduction, elle l’attend d’ailleurs ; elle ne généralise point, ne synthétise pas. Son esprit est anti-métaphysique. Comme dit Daniel Stern, si une idée lui vient, c’est un accident heureux, une rencontre, un raccroc, dont elle-même ne peut pas donner la démonstration, la raison. Il en résulte que la femme est inca-