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ces mots fâcheux d’égalité et d’inégalité, source intarissable de divisions, de luttes intestines, de trahisons et de hontes. Dans l’intérêt de la dignité commune et de la paix domestique, j’aurais de bon cœur accepté un pacte de silence, conforme à la réserve antique et aux habitudes chevaleresques de nos pères.

Mes craintes, apparemment, étaient exagérées. D’autres avant moi, hardis dans l’absurde, ont soulevé ce débat qui menace la tranquillité de nos ménages. L’indiscrétion féminine a pris feu ; une demi-douzaine d’insurgées, aux doigts tachés d’encre, et qui s’obstinent à nous faire la femme autrement que nous ne la voulons, revendiquent avec injure leurs droits, et nous défient d’oser tirer la question au clair. Il ne me reste, après avoir établi sur faits et pièces l’infériorité physique, intellectuelle et morale de la femme ; après avoir montré, par des exemples éclatants, que ce qu’on appelle son émancipation est la même chose que sa prostitution, qu’à déterminer sur d’autres éléments la nature de ses prérogatives, et à prendre en main sa défense contre les divagations de quelques impures que le péché a rendues folles.

II

Infériorité physique de la femme.

Sur ce point la discussion ne sera pas longue : tout le monde passe condamnation. J’avais pourtant espéré que ces dames, poussant jusqu’au bout la logique de leur cause, prendraient le parti extrême de nous dénier l’avantage de la force : point du tout, elles déclarent s’en rapporter au dynamomètre, et ne protestent que contre l’abus dont, suivant elles, nous nous rendons coupables.

Je réprouve énergiquement toute espèce d’abus, surtout celui de la force. Mais avec l’abus il ne faut pas confondre l’us : or, c’est à quoi tendent invinciblement les