mariage est exactement la même que celle des païens qu’il a la prétention de convertir ; c’est la pensée de Métellus Numidicus, déclarant la femme un mal nécessaire ; la pensée de Ménandre, qui dans ces deux vers dit la même chose :
Γαμεῗν, ἑὰν τές αληθείαν,
κακὸν μὲν ἐστι, ἀλλ’ ἀναγκαῒον κακὸν.
C’est le vœu exprimé dans ce vers d’Homère, que tout le monde prenait pour devise :
Αἰθ’ ὄφελον τ’ ἔμεναι, ἀγονος τ’ απολέσθαι
Vivre sans femme et mourir sans enfants !
Voilà le thème que Paul délaie dans sa première aux Corinthiens, chap. vii.
« En principe, dit-il, il est bien à l’homme de ne pas toucher femme. »
C’est à merveille, très-excellent Paul ! Mais le commun des fidèles ne s’accommode pas de cette haute vertu, qu’il consent à admirer chez les prêtres de Cybèle et les évangélistes de votre trempe ; puis, ce n’est pas avec des boutades qu’on moralise les hommes. À ces conditions, le christianisme est impossible, il ne passe pas. Paul le sent bien : il propose donc, sans autre transition, la monogamie, soit mariage solennel, soit concubinat légalisé de par la loi Julia Poppœa ; il n’y tient pas, il n’en fait aucune distinction.
« Mais à cause des fornications, que chaque homme ait sa femme, et chaque femme son mari. »
La Vulgate dit propter fornicationem ; le grec porte δία τὰς πορνείας, au pluriel. Par ces fornications, l’Apôtre entend, d’abord, la fréquentation des courtisanes païennes, conformément au décret apostolique ; puis, la communauté d’amours entre chrétiens et chrétiennes, introduite par les premiers messianistes, et contre laquelle réagis-