pugne souverainement de voir dans cette héroïque jeunesse, formée à l’école de Pélopidas et d’Épaminondas, d’affreux initiés au culte de Sodome.
Une loi de Solon permettait aux esclaves le commerce des femmes ; elle leur interdisait l’amour des jeunes gens. Que signifie cette interdiction du législateur ? L’esclave n’est pas sûr, parce qu’il n’est pas pur : je ne puis y voir autre chose.
Au reste, nous avons un témoignage décisif. Virgile, chantant le messianisme romain et la régénération universelle ; Virgile, disciple de Platon, n’oublie pas cette épuration de l’amour pédérastique. Son épisode de Nisus et Euryale est une imitation de l’amitié grecque. Unis par l’amour et par l’ardeur guerrière,
dit-il des jeunes héros : Euryale, type de jeunesse splendide et de grâce vertueuse, que toute l’armée aime autant qu’elle l’admire,
Euryalus formâ insignis veridique juventâ…
Gratior et pulchro veniens in corpore virtus ;
Nisus, son pur et pieux amant, Nisus amore pio pueri.
Lisez aux 5e et 9e livres de l’Énéide l’histoire touchante
de cet amour : on dirait un épisode du bataillon sacré de
Thèbes. Et c’est après avoir raconté leur mort que le
poëte s’écrie : Heureux couple ! si mes vers ont quelque
puissance, votre mémoire durera autant que le Capitole,
aussi longtemps que Rome tiendra l’empire du monde.
XXV
Pourquoi nous étonner si fort, après tout, d’un attachement qui a ses racines dans la nature même ? Ne savons-nous pas qu’il existe entre l’adolescent et l’homme fait une inclination réciproque, qui se compose de mille