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DE LA JUSTICE
DANS LA RÉVOLUTION
ET DANS L’ÉGLISE




NEUVIÈME ÉTUDE


PROGRÈS ET DÉCADENCE


À Son Éminence Mgr Matthieu, Cardinal-Archevêque de Besançon.

I


Monseigneur,


Lorsque, le 17 juin 1789, quarante-cinq jours après l’ouverture des États généraux, la noblesse et le clergé refusant de se rallier aux communes, la Cour repoussant le vote par tête, l’abbé Sieyès jugea que le moment était venu d’en finir, comme un capitaine qui donne à ses matelots le signal du départ, il dit : Coupez le câble !

À ce mot, les députés du Tiers se constituent en assemblée nationale, déclarent toute réunion d’états tenue hors de leur sein illégale et séditieuse, et par cet acte de vigueur, abandonnant les deux ordres réfractaires, la royauté malintentionnée et toute la société traditionnelle, ils inaugurent solennellement le nouvel ordre de choses.

De ce moment la nation fut en marche.