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évèque d’Orléans, sur la Haute Éducation intellectuelle ; et, quelque peu disposé que soit ce prélat à me rendre justice pour justice, je n’hésite point à dire que j’ai trouvé dans son livre de fort bonnes choses.

J’admets avec lui la prépondérance des Humanités sur les sciences. Je crois seulement qu’il est possible, sans fatiguer les élèves, de fondre dans les Humanités, à partir de la septième, une dose de science plus considérable qu’on ne faisait autrefois. Ce qui est mauvais pour les jeunes têtes, ce qui les accable et les étouffe, ce n’est pas tant la multitude des choses qu’on leur enseigne que la multiplicité des cours, facultés et divisions.

Je sais gré aussi à Mgr Dupanloup d’avoir voulu réparer, autant qu’il est en lui, les torts de Mgr Gaume à l’endroit des classiques, bien qu’au fond Mgr Gaume me paraisse plus conséquent dans sa manière de voir et plus chrétien que Mgr Dupanloup.

J’applaudis de plus, et sans réserve, à ce que le savant évêque dit de l’Autorité et du Respect dans l’éducation, et ne suis nullement effrayé du nom de Dieu, qu’il place, comme une épigraphe, en tête de son excellente pédagogie. Il est si aisé de traduire le nom de Dieu, de donner à ce signe une interprétation rationnelle, sociale, psychologique, physique même, qu’il faudrait être bien vétilleux pour chercher chicane à ce propos au pieux Directeur.

Oui, c’est dans la famille et dans l’école que l’autorité a son foyer : qu’elle s’y renferme, elle ne sera jamais à craindre. Et cette autorité, je n’ai pas besoin pour l’expliquer de la rapporter à une source mystérieuse, divine ; elle résulte de la faiblesse et de l’inexpérience de l’enfant, de l’affection du père qui le représente, de la responsabilité de ceux à qui le père a confié l’enfant, de la loi de nature qui a ainsi soudé les générations les unes aux autres, des conditions de l’esprit humain, qui com-