Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 2.djvu/67

Cette page a été validée par deux contributeurs.

au concours pour l’École normale à cause de leur capacité hors ligne.

g) Formation de sujets à la dévotion du clergé pour remplir dans toutes les facultés, à fur et mesure des vacances, les fonctions du professorat.

Du reste, l’Église traite ses bergers comme ses brebis. On me cite un jeune ecclésiastique qui n’a pu obtenir de son évêque l’autorisation de prendre son diplôme de bachelier ès sciences ; il lui a fallu pour cela changer de diocèse.

À ces moyens de prévention se joignent les encouragements, je me sers du terme honnête, et, si l’encouragement ne suffit pas, la répression.

Pour les maîtres, il y a les promotions, cumuls, priviléges universitaires, monopoles classiques, brevets et pensions ; — pour les élèves, les diplômes, nominations, exemptions du service militaire, mariages riches, etc.

Tout est combiné pour rendre les études à la fois onéreuses, intolérables, insuffisantes. D’un côté, les professeurs se plaignent de l’abaissement de l’instruction publique ; de l’autre, les élèves crient contre les conditions excessives imposées pour l’obtention des diplômes. On traite la jeunesse des écoles comme les chasseurs d’Afrique, soumis à une gymnastique épuratoire, où succombent les moyens et les faibles. N’en a-t-on pas de reste ?

Et notez qu’on ne saurait accuser de cet obscurantisme le gouvernement de l’empereur, plutôt que celui de Louis-Philippe, plutôt que celui de la Restauration. C’est un système qui vient de plus haut, qui emporte le pays et l’État. Dans certain chef-lieu de département existent côte à côte un collège de jésuites et un lycée impérial : le préfet, obéissant à l’esprit de l’époque plus qu’à celui de son emploi, mauvais courtisan mais excellent chrétien, confie son fils aux révérends pères ; il assiste à la distribu-