Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 2.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.

j) Émendation des classiques ; dans certains petits colléges, on les supprime purement et simplement, selon le système Gaume.

k) Brûlement des livres : il existe des sociétés pour le rachat des bouquins dangereux, lesquels sont immédiatement livrés aux flammes. Le jour viendra où les bibliothèques publiques seront triées, et les ouvrages signalés à la vindicte religieuse jetés au pilon. Déjà, note est prise à la Bibliothèque impériale de la nature des livres demandés, pour la communication desquels on exige que les lecteurs donnent leur signature.

l) Censure des libraires : un libraire, à qui un littérateur en détresse offrait sa bibliothèque, refusa d’acheter Diderot, Voltaire, Volney, etc., disant que la vente de ces auteurs était interdite.

m) Police du colportage : sous prétexte de protéger les mœurs, on interdit la circulation de tout écrit opposé au système. (Voir la circulaire de l’archevêque de Milan, du 25 décembre 1855.)

n) Obligation pour les élèves et les professeurs de remplir les devoirs du culte. À Péronne, le recteur exige de ses subordonnés qu’ils aillent à confesse et fassent leurs pâques. Bientôt le professorat sera mis au régime des instituteurs, soumis à des retraites générales, comme celle qui a eu lieu dernièrement à Lons-le-Saulnier, et dont ils sortent, sinon meilleurs, à coup sûr épuisés d’esprit et de corps.

o) Défense de recevoir dans les mêmes écoles des élèves de différents cultes. (Voir la circulaire de Mgr l’évêque d’Arras, dans la Presse du 8 août 1856.) Moyen renouvelé de Louis XIV, après la révocation de l’édit de Nantes : Point de dissidence, ou point d’école.

p) Proscription des sujets distingués, à moins de soumission entière à l’Église. — Deux élèves ont été refusés