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aux pauvres. En voici le programme, recueilli d’après une série de faits plus ou moins rendus publics, et d’actes officiels :

a) Suppression des cours de philosophie et d’histoire.

b) Application de l’impôt progressif aux études. Imité du gouvernement pontifical.

« L’université de Rome, dit M. A. Guillard, n’est abordable qu’aux seigneurs. Pour y être admis, il faut justifier d’un revenu de… scudi ; le nombre nous échappe, qu’importe ? Il suffit que le désir de s’instruire soit taxé et réprimé comme besoin de luxe. »

c) Défense aux professeurs laïques de donner des leçons particulières.

d) Recommandation aux professeurs de mathématiques de se borner à l’enseignement du calcul, et d’éviter les considérations philosophiques touchant la certitude et la méthode. J’ai recueilli l’aveu d’un professeur et les plaintes de plusieurs élèves de l’École polytechnique et du Conservatoire.

e) Pour plus de sûreté, établissement partout de colléges ecclésiastiques, petits séminaires, institutions religieuses, en concurrence avec les lycées et en remplacement des maisons laïques. D’après l’Almanach du Clergé de France pour 1856, cité par le Siècle, le nombre des colléges, institutions et pensionnats possédés par le clergé français, s’élevait, au commencement de l’année dernière, à cent soixante-six, non compris les petits séminaires ou écoles secondaires ecclésiastiques, les grands séminaires, les innombrables établissements dirigés par des corporations religieuses, les écoles tenues par les frères de la doctrine chrétienne. Dans le seul département de Saône-et-Loire il existe, m’a-t-on assuré, seize établissements de jésuites.

f) Destitution des professeurs suspects de philoso-