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principe qu’elle émane, n’était pas de prêcher la résignation aux subalternes, la clémence aux supérieurs, la foi à tous !…


CHAPITRE V.

Droit du travailleur d’après la Révolution. — Charte du Travail : Loi de Justice.

XXIX

La Franc-maçonnerie.

Le 8 janvier 1847, je fus reçu franc-maçon au grade d’apprenti, dans la loge de Sincérité, Parfaite Union et Constante Amitié, Orient de Besançon.

Comme tout néophyte, avant de recevoir la lumière, je dus répondre aux trois questions d’usage :

« Que doit l’homme à ses semblables ?

« Que doit-il à son pays ?

« Que doit-il à Dieu ? »

Sur les deux premières questions, ma réponse fut telle, à peu près, qu’on la pouvait attendre ; sur la troisième je répondis par ce mot : la Guerre.

Justice à tous les hommes.

Dévouement à son pays,

Guerre à Dieu :

Telle fut ma profession de foi.

Je demande pardon à mes respectables frères de la surprise que leur causa cette fière parole, sorte de démenti jeté à la devise maçonnique, que je rappelle ici sans moquerie : À la gloire du grand Architecte de l’Univers.

Introduit les yeux bandés dans le sanctuaire, je fus invité à m’expliquer devant les frères sur ce que j’entendais par la guerre à la Divinité. Une longue discussion s’en-