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nument de servitude renouvelé des Juifs ; et quand, pour nous contraindre à la pratique, vous invoquez la santé et les droits du travailleur, vous ne faites en réalité que consacrer le privilége du maître et l’infériorité du mercenaire.

J’ai autrefois, dans un discours rendu public, traité cette question du Dimanche. J’espérais pouvoir, avec l’approbation d’une académie, tourner au sens de la Justice cette institution d’esclave, devenue avec le temps et sous l’influence du clergé une cérémonie de pure religion. L’Église, qui règne à l’Académie comme partout, m’a fait voir que je m’étais trompé. Elle m’a rappelé au texte, et si j’ai l’air aujourd’hui de revenir sur mes propositions, ce n’est pas vous, du moins, qui nierez la parfaite exactitude de mon nouveau commentaire. Il y a dix-huit ans, je proposais de démocratiser le dimanche : vous avez repoussé mon idée comme chimérique et contraire au vrai sens de la Bible. Ne trouvez donc pas mauvais que je montre à cette heure ce que dit la Bible, et où vous prétendez nous ramener avec elle.

XVIII

Pour bien entendre la loi du Repos et tout ce qui concerne l’organisation religieuse de l’esclavage, il faut se reporter à la législation du désert, telle qu’elle résulte des chapitres XX, XXI, XXII de l’Exode, et de l’interprétation qu’y fournissent le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.

L’auteur de la loi, Jéhovah, après une déclaration de principes devenue célèbre sous le nom de Décalogue, et dont le Sabbat forme le troisième article, traite d’abord et assez longuement du droit des esclaves, tant étrangers qu’hébreux ; puis successivement, et avec une méthode qui n’a pas été assez remarquée, des personnes libres, des